Chapitre 2 : Marcia Overstand

            Marcia Overstand était plutôt grande, brune –une très jolie personne, disait-on- mais elle avait très mauvais caractère. Elle était aussi une très bonne magicienne, même si personne ne s’autorisait à lui dire, et comme tous les magiciens, elle avait les yeux d’un vert intense.

Un soir où elle était entrain de boire, dans l’Auberge Wistz, très connue des marchands et villageois, elle surprit une conversation entre un homme ,enveloppé d’une cape bleue, et un marchand venant des montagnes du Nord:

« Qui ?

-         L’autre là, j’crois qu’vous l’appelez Marcia. dit le marchands.

-         Oui et ?

-         Bah… Chez nous on raconte, que même le diable n’aurait pas voulu d’elle. »

Ne se doutant pas que Marcia était tout près de lui, il continua :

« Bien qu’elle soit très belle… »

Marcia sourit.

« Elle a un cœur aussi dure que la pierre ! On m’a dit qu’elle était très bonne magicienne… C’est justement ce qui nous fait peur, chez nous… »

Le marchand s’arrêta nette, l’image qui venait de traverser son esprit lui avait foutue la chair de poule !

Marcia ne supportait pas les propos du petit marchand. Elle se leva, en prenant une dernière gorgée de son BoumCoual –un alcool très fort que seul l’Auberge Witz avait le secret- et se leva, puis partit en direction de cette insupportable marchand. Et paf ! Le pauvre marchand avait goûter à la fureur de la magicienne.

« Tu en veux une autre ?! demanda Marcia en levant sa main. »

Au moment où elle allait lui donner une autre gifle, quelqu’un entra brusquement dans l’auberge.

Une femme entra tout essoufflée. Enveloppée dans sa cape verte, la femme tomba sur le sol. Tous se regroupèrent autour d’elle.

« Laissez moi passer ! cria Marcia »

La pauvre femme s’était évanouie. Marcia se retourna vers Saly Mulin, la propriétaire de l’Auberge et son ami –et peut être la seule-.

Saly était une femme plutôt jeune. Ni belle, ni laide. Elle affichait toujours un sourire sur son visage. Sauf là ! Quelqu’un qui s’évanouie dans mon auberge, c’est pas bon ça ?! pensa-t-elle.

« Saly va me chercher de l’eau chaude et un chiffon ! Vite ! lança Marcia.

-Oui oui j’y court ! »

Saly Mulin revint avec un seau d’eau chaude et un chiffon dans sa main droite. Entre temps la femme ouvrit les yeux pendant quelques secondes.

« S’il vous plait… aidez moi… »

Elle referma les yeux.

Marcia trempa le chiffon dans l’eau tiède que Saly venait d’emmener.  Elle mouilla le visage de la femme. Puis avec l’aide d’un jeune homme elle la monta à l’étage et la coucha sur un lit. 

Car l’Auberge Wistz, en plus d’être un bar était aussi un « Hôtel ». Les marchands qui faisant escale en ville, s’arrêtaient toujours boire dans l’Auberge de Saly Mulin, et donc incapables de retourner sur leur bateau, ils étaient obligés de dormir ici.

Le jeune homme qui l’avait aidé à monter la femme, était en faite son neveu. Nickola Heap. Un jeune garçon âgé de 13 ans et aux cheveux blonds, qui était passionné par les bateaux. Bien que son père faisait tout pour qu’il devienne un magicien comme ses frères. Mais Nicko lui ne voyait pas l’utilité de plonger la tête dans les livres –qui d’après lui, étaient ennuyants et trop gros à son goût- mais cela n’empêchait pas que ses yeux soient verts comme tous les magiciens.

Chapitre 1 : L’Enchevêtre

Marcia Overstand s’enveloppa dans sa cape pour se protéger de l’air frais qui était particulièrement glacial en cette période de solstice d’hiver. Sa longue marche à travers la Forêt l’avait congelé jusqu’au os !

            

A l’approche du Château, Marcia commença à distinguer, à travers les arbres, les flammes des bougies derrière les fenêtres des maisons hautes et étroites groupées le long du mur d’enceinte. Le Château n’était à l’origine qu’un petit village. En raison de la proximité de la Forêt, les villageois avaient élevé des murs de pierres pour se défendre des sorciers et sorcières qui n’hésitaient pas à leur voler leurs moutons, leurs poules et même leurs enfants ! La construction de nouvelles maisons les avait amenés à prolonger les murs et à creuser un fossé pour assurer la sécurité de l’ensemble de la communauté.

            

Le Château n’avait pas tardé à attirer des artisans d’autres villages. Il avait tant prospéré que la place avait fini par manquer. Quelqu’un avait alors suggéré d ‘édifier l’Enchevêtre, un énorme bâtiment de pierre qui s’étirait sur trois lieues le long de la rivière et s’enroulait sur lui-même pour s’achever dans l’enceinte du Château. C’est là qu’habitait Marcia Overstand.

            

Comme le soleil d’hiver plongeait derrière les murs du Château, Marcia pressa le pas. Il fallait qu’elle atteigne la porte Nord de l’Enchevêtre avant la tombée de la nuit ou le pont-levis serait fermé.